Le 5 novembre 2010, le Premier Ministre missionne le député UMP Jean-François Chossy « sur l'évolution des mentalités et le changement du regard de la société sur les personnes handicapées. », l’objectif étant « d'identifier par quelles actions concrètes le handicap pourrait être mieux intégré dans une société où il s'est trop longtemps accompagné d'une marginalisation. »
Ô surprise, avant même la fin de ce mois de novembre, Jean-François avait déjà des réponses à apporter. C’est au magazine Elle qu’il les dévoile au grand public, le 22 novembre.
Présenté par le magazine comme un élu qui « se bat aujourd’hui pour un droit à la sexualité pour tous » et qui « planche sur un projet de loi légalisant les assistants sexuels en France », Jean-François Chossy met en avant l’exemple de la Suisse où « il existe des assistants sexuels qui interviennent auprès des personnes handicapées et qui se font rémunérer pour cela ». Evidemment, le député sait que, contrairement à la Suisse, la France est un pays abolitionniste qui refuse de réglementer l’esclavage sexuel. Qu’à cela ne tienne, il propose aussi de « faire évoluer la législation très ancienne sur le proxénétisme et la prostitution ».
A la lecture de cet entretien, plusieurs questions se posent.
1. Si Jean-François Chossy savait déjà ce qu’il fallait faire, pourquoi lui confier une mission ? Peut-être pour mieux légitimer ses positions intenables ? Peut-être pour donner plus de force à des revendications fortement critiquées par des associations de personnes handicapées ? L’association Femmes pour agir, femmes pour le dire écrivait ainsi dès le 30 novembre une lettre ouverte pour dénoncer cette proposition humiliante pour les personnes handicapées : « La question de la pleine sexualité des personnes handicapées doit pouvoir être réfléchie dans un contexte citoyen et digne. Nous ne voulons pas d’une sexualité au rabais ni tarifée, ni condescendante. » Le député le sait bien d’ailleurs puisqu’il précise au sujet de sa proposition de loi : « Je ne parle pas d'amour car on ne peut pas légiférer, je parle du phénomène mécanique de la sexualité. » Belle vision de la relation à l'autre !
2. Pourquoi Jean-François Chossy ne pense-t-il pas la question de la vie affective et sexuelle des personnes handicapées en la mettant en rapport avec les moyens que notre société aurait à déployer pour rendre réel leur accès à une vie sociale, professionnelle, culturelle et politique ? Sans doute parce qu’il coûte moins cher de laisser croire à des personnes en situation de souffrance et de discrimination qu’elles peuvent tirer profit d’un service marchand qui les transformera d’emblée en esclavagistes sexuels que de construire des politiques publiques à la hauteur des enjeux qui leur permettaient, au même titre que n’importe qui, d’avoir la chance de faire des rencontres amicales, amoureuses ou autres par elles-mêmes dans un rapport d’égalité qui présuppose la liberté de la relation et donc son caractère non-marchand.
3. Enfin, Jean-François Chossy pense-t-il à celles – car il s’agira avant tout de femmes, nous le savons bien, qui seront sacrifiées au nom de la lutte contre la discrimination – qui devront assurer cet « accompagnement sexuel » ? Pense-t-il aux professionnelles du paramédical contraintes de se prostituer pour remplir leur contrat de travail et ne pas être licenciées ? A-t-il déjà prévu de créer des Bap Pro ou des BTS « accompagnement sexuel » ? Veut-il réellement contribuer à banaliser la prostitution et les violences sexuelles par la dépénalisation du proxénétisme, seul moyen de légaliser « l’accompagnement sexuel » ?
Les réponses à ces questions nous diront si le parti présidentiel veut nous préparer une société où certains auraient le droit d’acquérir, entre autres produits de consommation, le corps d’autres êtres humains.
Un important coup de canif au contrat abolitionniste auquel la France a adhéré en 1960, a été porté par le Ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, en 2003 avec la loi sur la sécurité intérieure qui pénalise les personnes prostituées, autrement dit les victimes du système prostitutionnel. Aujourd’hui, la Convention des Nations Unies pour la répression de la traite des êtres humaines et de l’exploitation de la prostitution d’autrui pourrait définitivement passer à la trappe si Jean-François Chossy parvient à réaliser ses fantasmes !
Face à ce danger, nous nous positionnons clairement du côté du mouvement abolitionniste qui porte le projet d’une société où les relations humaines sont libres et gratuites. Nous nous positionnons du côté des parlementaires qui, comme Odette Terrade, Nicole Borvo-Seat ou Danielle Bousquet, veulent renforcer la protection des victimes du proxénétisme par la responsabilisation et la pénalisation de ceux sans qui ce système n’aurait aucune raison d’être : les clients prostituteurs.
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L'égalité, c'est pas sorcier !
mercredi 15 décembre 2010
mercredi 24 novembre 2010
A la Mairie de Paris, des élu-e-s soutiennent l’intégration de l’esclavage prostitutionnel au marché du travail !
Sur son blog,[1] la Maire-adjointe en charge des personnes en situation de handicap à Paris nous explique qu’elle a voulu co-organiser, le 26 novembre 2010, avec l’association CQFD (Ceux Qui Font les Défis), le colloque « Handicap : Affectivité, Sexualité, Dignité » parce que « la prévention à la sexualité, l’information des parents, le désir d’enfant, l’accompagnement sexuel, les difficultés de rencontres sont autant de sujets qu’il est nécessaire d’aborder de front afin de favoriser une prise de conscience de tous sur cette question et de reconnaître une sexualité aux personnes en situation de handicap. »[2]
Nous savons tous et toutes ce que se cache derrière le terme « accompagnement sexuel » :
- des professionnelles du paramédical contraintes de se prostituer pour remplir leur contrat de travail ;
- des personnes en situation de handicap que l’on méprise en leur faisant comprendre que les seules relations avec autrui auxquelles elles peuvent prétendre les transforment immédiatement en esclavagistes.
Or, la question de la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap est avant tout liée aux moyens déployés par notre société pour rendre réel leur accès à une vie sociale, professionnelle, culturelle et politique. Elle est liée à des politiques publiques à la hauteur des enjeux pour leur permettre, au même titre que n’importe qui, d’avoir la chance de faire des rencontres amicales, amoureuses ou autres par elles-mêmes dans un rapport d’égalité qui présuppose la liberté de la relation et donc son caractère non-marchand.
La solution de « l’accompagnement sexuel » est une manière détournée de garder chez elles les personnes en situation de handicap, loin du regard des autres, sans réfléchir à leur intégration réelle au sein de la société.
Le choix de Marcel Nuss comme parrain de l’événement, militant actif d’un droit à la prostitution rebaptisé « services d’accompagnement sexuel pour personnes handicapées », le choix des intervenant-e-s, notamment des militant-e-s suisses de « l’accompagnement sexuel » ne laissent aucun doute quant à la visée politique de cet événement.
Au lendemain de la journée internationale pour l’élimination des violences envers les femmes, cette tentative de légitimation de la prostitution en tant que travail à travers une prétendue volonté d’améliorer la vie des personnes en situation de handicap résonne fortement avec un autre événement, également organisé par deux autres élu-e-s de Paris, le 11 mars dernier, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes.
Le Maire du 2e arrondissement et sa conseillère déléguée à la lutte contre l’exclusion et à l’action sociale nous invitaient alors à un débat sur « la prostitution, les travailleurs du sexe et les abolitionnistes ». A l’époque déjà, il était étonnant de voir mis sur un même plan les partisan-e-s d’un monde sans prostitution et ceux qui agissent pour la réglementation de l’exploitation sexuelle des plus faibles.
En mars dernier, comme en ce mois de novembre, nous nous étonnons de la conception toute particulière que ces élu-e-s ont de l’égalité des femmes et des hommes et nous nous demandons s’ils veulent vraiment nous préparer une société où certains auraient le droit d’acquérir, entre autres produits de consommation, le corps d’autres êtres humains ?
Nous espérons sincèrement que les autres élu-e-s parisien-ne-s sauront faire entendre une autre voix, qu’ils et elles sauront se démarquer de cette banalisation de l’esclavage prostitutionnel.
L'égalité, c'est pas sorcier !
[1] http://blog.veroniquedubarry.fr/
[2] http://www.defisdecivilisation.com/
Nous savons tous et toutes ce que se cache derrière le terme « accompagnement sexuel » :
- des professionnelles du paramédical contraintes de se prostituer pour remplir leur contrat de travail ;
- des personnes en situation de handicap que l’on méprise en leur faisant comprendre que les seules relations avec autrui auxquelles elles peuvent prétendre les transforment immédiatement en esclavagistes.
Or, la question de la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap est avant tout liée aux moyens déployés par notre société pour rendre réel leur accès à une vie sociale, professionnelle, culturelle et politique. Elle est liée à des politiques publiques à la hauteur des enjeux pour leur permettre, au même titre que n’importe qui, d’avoir la chance de faire des rencontres amicales, amoureuses ou autres par elles-mêmes dans un rapport d’égalité qui présuppose la liberté de la relation et donc son caractère non-marchand.
La solution de « l’accompagnement sexuel » est une manière détournée de garder chez elles les personnes en situation de handicap, loin du regard des autres, sans réfléchir à leur intégration réelle au sein de la société.
Le choix de Marcel Nuss comme parrain de l’événement, militant actif d’un droit à la prostitution rebaptisé « services d’accompagnement sexuel pour personnes handicapées », le choix des intervenant-e-s, notamment des militant-e-s suisses de « l’accompagnement sexuel » ne laissent aucun doute quant à la visée politique de cet événement.
Au lendemain de la journée internationale pour l’élimination des violences envers les femmes, cette tentative de légitimation de la prostitution en tant que travail à travers une prétendue volonté d’améliorer la vie des personnes en situation de handicap résonne fortement avec un autre événement, également organisé par deux autres élu-e-s de Paris, le 11 mars dernier, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes.
Le Maire du 2e arrondissement et sa conseillère déléguée à la lutte contre l’exclusion et à l’action sociale nous invitaient alors à un débat sur « la prostitution, les travailleurs du sexe et les abolitionnistes ». A l’époque déjà, il était étonnant de voir mis sur un même plan les partisan-e-s d’un monde sans prostitution et ceux qui agissent pour la réglementation de l’exploitation sexuelle des plus faibles.
En mars dernier, comme en ce mois de novembre, nous nous étonnons de la conception toute particulière que ces élu-e-s ont de l’égalité des femmes et des hommes et nous nous demandons s’ils veulent vraiment nous préparer une société où certains auraient le droit d’acquérir, entre autres produits de consommation, le corps d’autres êtres humains ?
Nous espérons sincèrement que les autres élu-e-s parisien-ne-s sauront faire entendre une autre voix, qu’ils et elles sauront se démarquer de cette banalisation de l’esclavage prostitutionnel.
L'égalité, c'est pas sorcier !
[1] http://blog.veroniquedubarry.fr/
[2] http://www.defisdecivilisation.com/
Non, Monsieur le Président, la pédocriminalité n’est pas sujet à dérision !
Interrogé sur les soupçons qui pèsent sur lui dans l’affaire de Karachi, Nicolas Sarkozy retourne l’accusation contre le journaliste dans l’intention de lui démontrer qu’il est facile de porter des accusations infondées :
« Et vous, j'ai rien du tout contre vous. Il semblerait que vous soyez pédophile… Qui me l’a dit ? J’en ai l’intime conviction. Les services. De source orale. Pouvez-vous vous justifier ? Et ça devient “je ne suis pas pédophile”. Mais attends. Faut être sérieux quand même. Soit vous avez quelque chose et dans ce cas là j'y réponds bien volontiers. Soit vous avez rien et parlez-moi de choses intéressantes... »
Ce parallèle avec la pédocriminalité est inadmissible. En effet, cette analogie renforce l’idée reçue selon laquelle les enfants qui dénoncent les violences sexuelles dont ils et elles peuvent être victimes, sont avant tout à considérer comme des affabulateurs.
Se positionner de cette manière-là en tant que Président de la République, c’est envoyer un message fort à tous les pédocriminels : « Soyez tranquilles ! Nous savons bien que les enfants sont des menteurs ! » C’est aussi renforcer leur stratégie de défense habituelle : nier les faits et porter le discrédit sur les jeunes victimes.
Nous savons pourtant qu’en France, près de 1 960 000 personnes sont victimes d’inceste : 80% de filles ; 20% de garçons.[1] A cela, il faut ajouter les enfants victimes en dehors du cadre familial. L’ampleur de ces estimations démontre clairement que la pédocriminalité n’est pas un phénomène marginal.
Dans ce contexte, les propos tendancieux du Président de la République ont une conséquence gravissime : contribuer à étouffer la parole des jeunes victimes.
Or, une société qui n’entend pas ses victimes, est une société qui favorise le développement des violences. Toutes les études sérieuses montrent que la violence est un apprentissage : les jeunes auteurs de violences sont aussi des jeunes victimes qui n’ont pas été protégées et qui n’ont pas été entendues.
N’en déplaise au Président et à son gouvernement, la délinquance n’est pas génétique et aucun test ne pourra dépister les futurs délinquants dès l’âge de trois ans. En revanche, celles et ceux qui ont une réelle volonté de lutter contre les violences, savent que cela passe prioritairement par l’écoute et la protection de toutes les victimes.
L'égalité, c'est pas sorcier !
[1] Voir : http://www.aivi.org – rubrique : Nos actions ; sous-rubrique : « Sondages IPSOS ».
« Et vous, j'ai rien du tout contre vous. Il semblerait que vous soyez pédophile… Qui me l’a dit ? J’en ai l’intime conviction. Les services. De source orale. Pouvez-vous vous justifier ? Et ça devient “je ne suis pas pédophile”. Mais attends. Faut être sérieux quand même. Soit vous avez quelque chose et dans ce cas là j'y réponds bien volontiers. Soit vous avez rien et parlez-moi de choses intéressantes... »
Ce parallèle avec la pédocriminalité est inadmissible. En effet, cette analogie renforce l’idée reçue selon laquelle les enfants qui dénoncent les violences sexuelles dont ils et elles peuvent être victimes, sont avant tout à considérer comme des affabulateurs.
Se positionner de cette manière-là en tant que Président de la République, c’est envoyer un message fort à tous les pédocriminels : « Soyez tranquilles ! Nous savons bien que les enfants sont des menteurs ! » C’est aussi renforcer leur stratégie de défense habituelle : nier les faits et porter le discrédit sur les jeunes victimes.
Nous savons pourtant qu’en France, près de 1 960 000 personnes sont victimes d’inceste : 80% de filles ; 20% de garçons.[1] A cela, il faut ajouter les enfants victimes en dehors du cadre familial. L’ampleur de ces estimations démontre clairement que la pédocriminalité n’est pas un phénomène marginal.
Dans ce contexte, les propos tendancieux du Président de la République ont une conséquence gravissime : contribuer à étouffer la parole des jeunes victimes.
Or, une société qui n’entend pas ses victimes, est une société qui favorise le développement des violences. Toutes les études sérieuses montrent que la violence est un apprentissage : les jeunes auteurs de violences sont aussi des jeunes victimes qui n’ont pas été protégées et qui n’ont pas été entendues.
N’en déplaise au Président et à son gouvernement, la délinquance n’est pas génétique et aucun test ne pourra dépister les futurs délinquants dès l’âge de trois ans. En revanche, celles et ceux qui ont une réelle volonté de lutter contre les violences, savent que cela passe prioritairement par l’écoute et la protection de toutes les victimes.
L'égalité, c'est pas sorcier !
[1] Voir : http://www.aivi.org – rubrique : Nos actions ; sous-rubrique : « Sondages IPSOS ».
jeudi 11 novembre 2010
Cali, parrain des EPSiliades : quel dommage ! (12-14 novembre 2010)
Les organisateurs des EPSiliades, comme bien d’autres personnes bienveillantes qui ont en commun l’ambition d’égalité pour la réussite de tous et toutes, ont choisi de faire parrainer leur initiative par Cali. Or, si ce chanteur bénéficie d’une bonne image due à ses différents engagements sociaux, la majorité de ses chansons renvoie une bien piètre image des relations entre les femmes et les hommes, en ne donnant à voir que des hommes jaloux et possessifs qui s’imaginent que les femmes avec qui ils vivent leur appartiennent. Quand celles-ci ont la mauvaise idée de les quitter, elles n’ont le droit qu’à des insultes et des menaces violentes.
Pour preuve, en voici quelques extraits :
- Tes désirs font désordre (2003, album « L’amour parfait ») :
« Tes désirs font désordre
J’ai de plus que toi quelques saisons
Mais y a-t-il gloire à faire mordre
La poussière à un vieux con ?
Tes désirs font désordre
Au milieu de cette chanson
Je voulais te traiter de salope
De bonne qu’à sucer des Pokémons »
- Je te souhaite à mon pire ennemi (2005, album « Le Menteur ») :
« Je te souhaite à mon pire ennemi
Je veux le voir brisé
Que le diable l’emporte
Je suis le veuf d’une traînée
Qui n'est pas encore morte »
- Pauvre garçon (2005, album « Le Menteur ») :
« Maintenant que tu sais à peu près tout
Que je ne vaux pas vraiment le coup
Je ne cognerai plus ta tête contre le mur, ne m’en veux pas
Je voulais juste que tu t’occupes un peu plus de moi »
- Pour Jane (2005, album « Le Menteur ») :
« Je pendrai, haut et court
Quiconque, te rôdera autour
Le bonheur est une vieille, qui boite sur du verglas
J’essaie de m'en souvenir à chacun de mes pas
[…] Je pendrai, haut et court
La première vermine, qui te fera la cour
Le bonheur est un chien qui traverse une quatre voies
J’essaie de m'en souvenir à chacun de mes pas »
Cette banalisation de la violence comme moyen de restreindre l’autonomie de l’autre est bien loin des idéaux de liberté et d’égalité que défendent les associations et les syndicats partenaires des EPSIliades ; bien loin aussi des processus de négociation que les éducateurs et éducatrices apprennent à longueur d’année aux jeunes. Dans le répertoire de Cali, c’est la violence, voire une violence mortifère qui est mise en scène comme solution aux situations conflictuelles.
Si, la liberté de création doit être soutenue, les acteurs publics et associatifs, tout particulièrement ceux et celles qui œuvrent auprès de la jeunesse, doivent être vigilant-e-s dans leurs choix. Ces derniers ne sont jamais anodins et, en l’occurrence, ils sont contraires à leur action éducative.
L’égalité, c’est pas sorcier !
Pour preuve, en voici quelques extraits :
- Tes désirs font désordre (2003, album « L’amour parfait ») :
« Tes désirs font désordre
J’ai de plus que toi quelques saisons
Mais y a-t-il gloire à faire mordre
La poussière à un vieux con ?
Tes désirs font désordre
Au milieu de cette chanson
Je voulais te traiter de salope
De bonne qu’à sucer des Pokémons »
- Je te souhaite à mon pire ennemi (2005, album « Le Menteur ») :
« Je te souhaite à mon pire ennemi
Je veux le voir brisé
Que le diable l’emporte
Je suis le veuf d’une traînée
Qui n'est pas encore morte »
- Pauvre garçon (2005, album « Le Menteur ») :
« Maintenant que tu sais à peu près tout
Que je ne vaux pas vraiment le coup
Je ne cognerai plus ta tête contre le mur, ne m’en veux pas
Je voulais juste que tu t’occupes un peu plus de moi »
- Pour Jane (2005, album « Le Menteur ») :
« Je pendrai, haut et court
Quiconque, te rôdera autour
Le bonheur est une vieille, qui boite sur du verglas
J’essaie de m'en souvenir à chacun de mes pas
[…] Je pendrai, haut et court
La première vermine, qui te fera la cour
Le bonheur est un chien qui traverse une quatre voies
J’essaie de m'en souvenir à chacun de mes pas »
Cette banalisation de la violence comme moyen de restreindre l’autonomie de l’autre est bien loin des idéaux de liberté et d’égalité que défendent les associations et les syndicats partenaires des EPSIliades ; bien loin aussi des processus de négociation que les éducateurs et éducatrices apprennent à longueur d’année aux jeunes. Dans le répertoire de Cali, c’est la violence, voire une violence mortifère qui est mise en scène comme solution aux situations conflictuelles.
Si, la liberté de création doit être soutenue, les acteurs publics et associatifs, tout particulièrement ceux et celles qui œuvrent auprès de la jeunesse, doivent être vigilant-e-s dans leurs choix. Ces derniers ne sont jamais anodins et, en l’occurrence, ils sont contraires à leur action éducative.
L’égalité, c’est pas sorcier !
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